lundi 8 février 2016

Fatigue extrême...attention danger


Ce matin je suis allée chez le docteur . Pour une fois c'était pour moi

Je dis pour une fois car en digne maman débordée-au-foyer, je suis très souvent malade, mais je peux rarement aller chez le docteur. Souvent j'attends des jours, voire des semaines selon ce que c'est. Bon ok, j'ai même attendu parfois des mois. Bref là n'est pas le sujet.

Je suis allée chez le docteur car pour celles qui n'auraient pas suivi, je me suis rétamée dans les escaliers la semaine passée.
Une belle chute sur le perron, venant mettre fin en une fraction de secondes à la spirale infernale dans laquelle j'étais engouffrée ces derniers temps.

Une fin d'année difficile, un mois de janvier épouvantable,  des nuits pourries, une angoisse sourde, une liste de choses à faire qui n'en finit pas de s'allonger, une entreprise à créer, des enfants à élever, une bambine à surveiller-consoler-accompagner, une maison à ranger, le ménage, le repassage,.... le SURMENAGE !!

Ne prenant même plus le temps de boire ou réchauffer mon café ni de m'asseoir une seule minute sur 12h d'éveil, enchainant les tâches, les corvées, ruminant mes soucis, essayant d'apaiser mon angoisse et ce point sur le sternum qui te semble si lourd, si omniprésent.; sentant la colère, la frustration monter, se mettre à râler sans véritable raison sinon celle d'en faire trop ......J'ai senti que je n'allais pas tarder à craquer. Mais que je ne pouvais pas m'arrêter.

Alors alors la semaine dernière, au moment de partir, mon corps a décidé qu'il allait dire stop, puisque moi, cela fait bien longtemps que je ne l'écoute plus car il m'envoie trop de signes.
Je me suis cassée la figure dans les escaliers, me rattrapant in extremis (mais j'aurais mieux fait de tomber en avant et faire la roulade) sur la cheville, celle du pied qui n'avait pas voulu se poser sur la marche...
ENTORSE, direct. 
Ouille ! Je vous passe la douleur, le vertige, la nausée monstrueuse, la main coupée pour m'être rattrapée à une branche d'arbre . BB Koala me voyant muette et sans doute le teint blafard, sur un pied et appuyée au grillage. Cette sensation à la limite de l'évanouissement, et devoir expliquer à BB Koala que finalement on allait rentrer.
fatigue maman mère burn-out

Elle a été formidable, même pas inquiète. Hélas un peu petite pour aller chercher de la glace au congel pour venir m'assister, moi qui m'étais trainée jusqu'au canapé pour m'échouer. Trop petite pour chercher où les béquilles étaient planquées.

C'était donc il y a quelques jours mais je n'ai pas pu aller chez le médecin avant. Entre l’impossibilité de conduire, celle de demander à une amie de m'emmener, et le médecin de campagne "qui de toute façon 'na pas de place avant lundi" , voilà, le rv, c'était aujourd'hui.

Je savais que c'était un remplaçant, un petit jeune (un interne ? je suis un peu perdue dans les terminologies)
Non, pas le même qui avait foiré tout le diagnostic de BB Koala mi-janvier et totalement pas anticipé la complication de la rhino avec grosse crise d'asthme-malgré-le-traitement-de-fond.
Un petit jeune, oh bien sympathique mais comment dire....très théorique.
Passons sur la cheville, je lui avais mâché le travail, "j'ai une entorse et je me suis bien soignée malgré les circonstances, glace, cataplasmes d'argile, arnica, pommade anti-inflammatoire et HE de Gaulthérie, béquilles empruntées à la voisine" . Il n'a pas eu grand chose à faire.

Je ne sais pas pourquoi, mais je lui ai dit que j'étais fatiguée.

Ah oui voilà, c'est quand il m'a demandé si je travaillais. Rapport à un arrêt de travail, sans doute.
Je lui ai dit que non, me reprenant tout de suite pour ajouter "enfin , je ne travaille pas en extérieur, car croyez-moi, 3 enfants dont une bambine 24/24 , c'est du boulot".
Ce à quoi il n'a pas su répondre.
 Je lui ai parlé très sommairement (car je n'attendais rien de lui) de mon état à la limite du burn-out, lui décrivant en qq mots l'état dans lequel j'étais juste avant de me casser la figure. Les nerfs à vif, le coeur battant bien trop vite, et un état d'épuisement en même temps, les insomnies, les angoisses, la frustration, les tâches répétées, tout ça...
Il n'a rien compris, semble s'être vraiment demandé de quoi je parlais puisque je ne travaillais pas.
ll a seulement bredouillé "oh ça va passer". Il a été plus curieux et bavard sur le sujet "je crée mon entreprise alors c'est du travail", voulant savoir dans quel domaine, et ce que ça voulait dire, etc etc...(je crois qu'il se demande encore ce que signifie "accompagnement à la parentalité".
Je n'attendais rien de lui je n'avais même pas de sac à vider (enfin, pas + que ce que j'avais dit), j'ai failli lui citer Violaine Guéritault pour lui prouver que le burn-out maternel, ça existe, mais je me suis dit que ça ne servait à rien. 
Il ne m'apportait rien, mais ne m'attaquait pas non plus.  De toute façon je ne le reverrai pas.

Voilà tout simplement, je voulais vous dire que si si, le burn-out maternel existe bel et bien. Que j'ai même prévu de vous en parler depuis des semaines, mais que pour des raisons évidentes, je n'arrive pas à m'y mettre. Cerveau qui part en miettes, manque d'énergie encore + que manque de temps.

Ma cousine m'a dit récemment "on a beau être des mamans qui déchirent, on n'est pas des machines". Elle a raison, et moi prise dans ma spirale j'avais complètement oublié ! Je croyais que je pouvais être une machine, car il le fallait.

Alors je considère comme évident que ma chute a été un signe, un message envoyé, une injonction urgente  :

"LÈVE LE PIED !"

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4 commentaires:

  1. Oui c'est vrai le corps est parfois si explicite! Il doit parfois un peu nous forcer la main... remets toi bien!

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  2. Oui,lève le pied et prend soin de toi! Gros bisous!

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  3. Je te souhaite beaucoup de courage. Ton article m'a émue,
    je suis moi-même sur les genoux en ce moment mais je tiens bon !!!
    Olivia C

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  4. comme j'ai trop l'impression de me lire parfois. Repose toi et bon courage. bisous

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