15h57 c'est l'heure où normalement, nous partons chercher Grande Soeur au bus scolaire.
Je te prends généralement sur mon dos car nous sommes pressées, ou le plus souvent, car tu es endormie .
Mais aujourd'hui, je ne t'ai pas mis ton manteau, juste ton poncho dont j'aime tant la couleur, vert anis qui me rappelle ton sling préféré,
Je ne t'ai pas mis de bonnet, il faisait si doux , je savais que l'on n'en aurait pas besoin.
J'ai pris mon podeagi sur le dos, tout de même, au cas où. Prévu de marcher oui, mais une promenade avec un Bambin, on ne sait jamais si elle finira sur les gambettes ou sur le dos..
Nous sommes parties, tu as voulu partir à droite comme tu en as l'habitude pour aller à l'arrêt de bus..
Mais mon désir, mon vrai souhait, était de partir au grand air, alors nous avons tourné à gauche, histoire de sortir du village, et de se retrouver "en pleine campagne"
Après quelques pas seulement, nous avons découvert notre vieille voisine, en haut de son escabeau
Taillant sa vigne, consciencieusement, tranquillement, en plein soleil...
Je lui ai dit d'être prudente, tu lui as fait signe de la main, un gros coucou et un sourire..Nous avons conversé, elle a admiré tes bouclettes, t'a parlé, j'aime quand les gens te parlent directement, cela veut dire qu'ils te voient, que tu n'es pas transparente comme le sont trop souvent les enfants aux yeux des adultes....
Nous avons parlé potager, la terre est molle , elle n'est plus gelée, on devrait pouvoir rapidement la retourner et préparer le futur potager...
J'avoue me demander comment il me sera possible de rester sur l'ordinateur quand il fera beau, quand il fera chaud, quand tout nous appellera dehors, les enfants, les oiseaux, les graines, les fleurs, les barbecues (on en fait même parfois en plein hiver),la balançoire, les poules dans le jardin, la viiiiie ! je me demande, mais je ne vais pas y penser pour l'instant ...
On dit au-revoir à la dame, elle ne voit pas ton signe de la main et on continue...Tu as envie de descendre du trottoir car tu ne sais pas encore trop les contraintes de la rue, alors je t'explique que tu ne peux pas aller sur la route car il y a des voitures qui passent...Même si nous habitons à la campagne et que cela n'a rien à voir avec la ville à laquelle tu n'es pas habituée, je ne peux pas te laisser te promener sur la route...
Je n'aurai besoin de te le dire qu'une fois, tu vas partir explorer, ramasser des feuilles, des cailloux...
Tu aimes les cailloux, souvent quand on se promène tu en ramasses un, tu le gardes tout le long du chemin...
ou bien tu me l'offres en cadeau et fais chavirer mon coeur de maman.
Un peu plus loin on sort du village, tu entends un chien aboyer, tu me dis que tu as peur...
Tu sais si bien nous dire quand tu as peur, c'est troublant mais très pratique, tu dis que tu as peur et alors on peut agir et te rassurer. Je te montre que le chien n'est pas là; je te dit que j'ai compris, que tu as peur, et qu'en faisant quelques pas de plus, tu l'auras oublié...
Tu cours au bord de la route, il y a de l'herbe des cailloux, j'ai envie de te donner la main mais je te laisse faire comme tu veux, après tout, il n'y a pas de danger, si j'ai les yeux sur toi
J'ai envie de te laisser libre, te laisser courir et te baisser, te laisser découvrir...
Cela fait déjà bien un quart d'heure que nous sommes parties, je ne sais pas exactement mais je suppose...Je respire l'air je te regarde rire, on discute et je suis alors encore si heureuse d'être là, avec toi.... Là en pleine conscience de cette promenade, de nos regards, de tes sens en éveil...
Tu découvres un escargot, je te le montre et te le donne..Voilà un animal que tu ne connaissais pas encore.
Heureusement (pour lui) il n'est plus là, il n'y a plus que la coquille...que tu enfiles sur ton doigt. "Pouce" me dis-tu, toute fière. Et une fois de +, tu m'étonnes et me surprends, à connaître déjà le nom de ton doigt.
mais avec toi, je ne suis jamais au bout de mes surprises, tu apprends si vite, il suffit de te dire une fois et souvent ce n'est pas moi !
On fait demi-tour et une moto passe à toute vitesse, elle doit se croire aux 24h du Mans. tu me dis que tu as peur, encore, je te propose de te porter mais tu me dis "non veux marcher", j'adooore....
Tu devines une petite fille derrière un gros portail, elle est sur une voiture électrique, tu voudrais bien aller la rejoindre, mais ce gros portail imposant et bien fermé, tu ne risques pas de le franchir ni de l'ouvrir... Tant pis, ce sera pour une autre fois - ou pas.
Arrivée devant un mur tu découvres un trou, il te plait ce petit trou, tu t'y glisses et ne veux plus en partir
On reprend malgré tout notre chemin, tu joues avec une borne à incendies...elle est tellement vieille, celle là, que je me demande si elle fonctionne encore ou si elle n'est là que pour faire un souvenir pour notre cher patrimoine.... IL faudra que je demande, tiens.
Je me souviens à ton âge (enfin non je ne me souviens que vers 6/8 ans hein) que je jouais avec les bornes d'incendie, moi aussi...
On croise deux messieurs qui semble-t-il sont censés ramasser des papiers par terre..Je ne sais pas ce qu'ils font en fait réellement, mais je sais que tu leur dis bonjour en leur faisant un signe de la main et qu'ils ne te diront pas bonjour, à toi..
Je n'ai jamais compris pourquoi à partir d'un certain âge (heureusement tu n'es pas encore trop concernée) les gens ne disent plus bonjour aux enfants. Dans les magasins, dans la rue, devant la porte des voisins, ils ne leur parlent plus, ne les saluent pas, ne remarquent pas leurs sourires, leurs coucous...
Par contre pour souligner une éventuelle bêtise, ou un comportement un peu agité, ça ils seront toujours là, et s'empresseront de faire une remarque, un reproche, ou pire, lancer un "tu es vilain".
Tu auras hélas très vite l'occasion de te rendre compte de cela, ma BB Koala. Mais pour l'instant, tu charmes tout le monde ..et d'ailleurs tu t'en fiches. Tu cours, tu découvres la vie, tu rigoles sans arrêt, toi et moi côte à côte, je suis comblée.
On rentre et tu me dis "courrier", je te réponds alors que tu l'as déjà ramassé avec Grande Soeur tout à l'heure et alors tu rigoleras, encore, toujours !
Ce rire franc que nous n'avons découvert qu'à 4 mois et demi, cette bonne humeur et ce côté "clown" que jusqu'à 4 mois et demi nous ne soupçonnions pas, terrassés, écrasés qu'ils étaient par un maudit RGO qui te faisait pleurer TOUT LE TEMPS et ne te laissait aucun répit.
Je ne me lasserai jamais de ces rires d'enfant, et le tien est encore + précieux car tu as longtemps été empêchée de le laisser s'exprimer.
En rentrant, tu t'es amusée 5 bonnes minutes avec la porte d'entrée, nous avons joué à "caché -coucou" et là encore on a rigolé un bon coup. Quel bonheur d'avoir ce temps là, de vivre ces moments là, quelle joie d'être près de toi chaque jour, chaque minute !
Nous nous sommes alors assises pour une petite tétée et tu t'es endormie au bout de quelques minutes, fatiguée de tes aventures, dont tu as sûrement rêvé.
La prochaine fois, à 15h57, nous irons chercher ta Grande Soeur adorée au bus, et sur le chemin du retour, au lieu de tourner à gauche et de rentrer, nous partirons toutes les 3, là bas, sur la route des champs .... <3
Mama'ternante passionnée, débordée, allaiteuse, porteuse, écriveuse... qui voudrait rallonger les journées pour avoir le temps de tout boucler ! Ateliers de portage, de massage bébé et conseils en couches lavables font partie de mes activités professionnelles , tout comme la rédaction (web) et la traduction, notamment.
"Ce rire franc que nous n'avons découvert qu'à 4 mois et demi, cette bonne humeur et ce côté "clown" que jusqu'à 4 mois et demi nous ne soupçonnions pas, terrassés, écrasés qu'ils étaient par un maudit RGO qui te faisait pleurer TOUT LE TEMPS et ne te laissait aucun répit." Là, tu m'as fait verser ma larme... on n'a qu'un RGO minime ici, mais c'est exactement ça... les premiers sourires étaient crispés et finissaient par un pleur... c'est là que j'ai su qu'il avait le même soucis que son frère. En fait, je ne sais pas ce que c'est qu'un bébé sans reflux...sauf quand ils grandissent. J'ai la chance que pour le premier, ça soit "rapidement" rentré dans l'ordre avec, je pense, la diversification.
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