quand je suis devenue blogueuse

Une copine sur Facebook m'a envoyé un MP cette semaine pour me demander comment je faisais pour tenir mon blog. 

Comment je trouvais le temps, comment je m'organisais, comment j'arrivais à avoir tant d'idées.."comment fais tu pour conserver ta motivation à écrire, tes idées?" comment je faisais techniquement et mentalement pour PARVENIR, étant aussi et surtout maman, à tenir un blog.

C'est bien simple, selon moi, je n'y arrive pas.

Je tiens un blog, oui. Mais j'y vais quand je peux. C'est à dire très rarement. 

C'est à dire quand j'ai décidé, (oh miracle) d'être égoïste et de m'accorder cette pause là. Parce qu'écrire est devenu une nécessité.

Mais c'est-à-dire, le plus souvent, entre deux tornades familiales et trois typhons domestiques.

Je vais très rarement sur l'ordinateur, parfois le matin quand tout le monde dort (mais ce n'est pas encore arrivé en novembre, sauf une fois je crois de mémoire..mon esprit s'embrouille, c'est ça de s'endormir à 2h du matin à cause des soucis), parfois le soir tandis que Papa Clyde joue à coté avec BB Koala (parce qu'elle ne dort pas le soir avant minuit, hein, sinon c'est pas drôle). Je n'ai pas cette chance de blogueuse de pouvoir avoir "mes soirées "et mes débuts de nuit pour aller sur l'ordi, faire tout ce que j'ai à y faire, moi toute seule et l'univers, mes lectures mes articles, mes projets. Non non ça ça sera dans une autre vie. Je ne suis pas non plus aidée par la technologie, puisque chez nous, un seul ordinateur (qui fait tellement de bruit parfois que tu crois qu'il a une option cafetière intégrée), pas d'ordinateur portable (je rappelle qu'il a crâmé une semaine après expiration de la garantie...cette parenthèse pour les lectrices qui croiraient être les seules à avoir la guigne ), pas de tablette.

J'ai appris à m'adapter...

J'ai quelques astuces pour m'adapter au BB Koala qui monte sur toi dès que tu t'assoies, à la famille nombreuse mais pas toujours heureuse, aux outils défaillants, aux phrases interrompues en plein milieu, aux pensées décousues parce que tu penses à mille choses et qu'on t'appelle toutes les 10 minutes "mamaaaaan", à l’écartèlement permanent entre faire ce qu'il y a à faire/ce que les enfants ont besoin de faire/ ce que tu as envie de faire, aux dizaines de rv -pour la plupart imprévus- à caser...ETC ETC (le temps me manque présentement pour décrire tous mes obstacles , ma vie en somme !)

D'abord, j'ai investi dans un cahier. J'ai remarqué que je n'ai pas toujours la tête à écrire quand l'ordi est disponible. Alors parfois j'écris mon article en ligne si l'inspiration me vient, mais si je ne peux pas, et , cas le plus général, quand j'ai l'inspiration et un peu de "temps" mais que l'ordinateur est occupé (ou que je ne veux pas donner à mes enfants cette image de l'adulte qui est toujours devant un écran), j'écris sur mon cahier. J'y écris mes articles, je peux raturer à volonté. Un cahier qui m'a servi à écrire d'autres choses, la première année de BB Koala. Mais ça je vous en parlerai une autre fois.

C'est dans le même cahier que je note, précieusement, toutes les pensées fulgurantes, les jeux de mots, les situations cocasses, les mots d'enfants. Ce sont ceux là qu'on oublie le plus facilement. Ainsi, ils sont bien conservés.

Mon cahier ne m'est néanmoins pas très utile lorsque BB Koala me transforme en branche d'eucalyptus. Ou quand je suis couchée.  Quand je suis dans mon lit, le soir (ou la journée tiens, même si c'est devenu très rare) je note des mots-clés sur mon téléphone portable. Mais je n'aime pas ça, ça prend trop de temps à écrire, ce tactile. Alors je viens d'exhumer un petit calepin qui ne me servait plus à rien. Pour mes petites prises de note. Sinon parfois, j'utilise le dictaphone. Ca fait très professionnel, du coup je me sens un peu flattée. Et dans les wc, c'est marrant, hein. On prend ce qu'on a, hein .

Et puis je prends beaucoup de photos. Tout le temps. C'est encore le moyen le plus rapide de pouvoir me rappeler ensuite que je voulais en parler.

J'ai encore une marge de progression, quand je vois un sujet, une actualité, un flash me traverse, et je ne le note pas tout de suite. Le lendemain, impossible de me souvenir de mon éclair de génie.

Enfin, j'ai des dizaines de brouillons d'articles qui pour certains n'ont même pas leur titre.

 C'est avec ceux-là que je suis le plus frustrée. Mes récits, mes valeurs, des choix alternatifs que j'ai fait ou que j'admire et que je voudrais vous raconter. Bon enfin, en bonne perfectionniste qui ne s'assume pas et qui fait avec, je dois avouer que mon rêve secret c'est d'écrire un livre. Ou d'écrire durant des heures. Donc forcément, je ne suis pas satisfaite.

Voilà M'dame maman qui m'a MP, tu sais presque tout. Comment je fais pour m'organiser, pour écrire tout ce que je pense , comment je trouve le temps ? Je ne le fais pas. J'essaie, simplement.

Lorsque j'ai créé ce blog, les trois premières semaines j'étais tellement excitée et frustrée à la fois (nous étions en septembre, et comme toutes les mamans d'enfants scolarisés, je n'ai pas touché terre, j'ai HAÏ ce mois de septembre) que j'étais presque à regretter. J'avais cette impression de m’être offert un joujou et de n'avoir pas le droit d'y jouer. Ce sentiment de me faire plus de mal que du bien, et de rajouter à cette frustrations/sentiments d'être débordée - chroniques. Sentiment de m'être tirée une balle dans le pied.

Et puis un petit mot de ma meilleure amie (on a toujours besoin d'une meilleure amie)  m'a remis le pied à l'étrier. J'ai arrêté de me laisser déborder, accepté aussi de ne pas pouvoir écrire comme je le voulais.

Je m'organise comme je peux, je me crée des bras tentaculaires, j'essaie de tricher, et pour le reste, tant pis. Tant pis si j'en oublie, tant pis si ça attend.

Ecrire est pour moi un plaisir, une nécessité, mais je fais comme je peux, pour l'instant (et pour encore... 20 ans ?). 

J'essaie de vivre la vie que j'ai choisie. Et quand je peux, je vous la fais partager.

Ah un dernier détail, pour revenir à la question : pas de souci, la motivation, elle, est là.

ma page facebook est là