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dimanche 5 mai 2019

Mamans : faire des comparaisons vole le bonheur

Je sais, ton fils de presque 4 mois ne fait pas encore ses nuits alors que le nouveau-né de la voisine dort 12h d'affilée.
Je sais, ton fils ne mange pas plus de 3 cuillères de bouillie de céréales tandis que le fils de la belle-soeur de ton oncle mange 13 brocolis par jour.

La comparaison vole le bonheur.

Je sais, tu n'as pas lavé tes cheveux depuis 3 jours alors que la nana que tu suis sur Instagram va à la salle de sport, au salon de coiffure, chez le dentiste, et fait encore des publications sur la mode.
Je sais, ton bébé ne fait pas encore de 4 pattes mais le petit de 8 mois de la cousine de ton mari marche déjà, fait des pirouettes et va sans doute même à reculons.

La comparaison vole le bonheur.

Je sais, tu ne rentres pas bien dans tes anciens jeans alors que la mère de triplés dans la salle du pédiatre semble avoir les fesses plus dures que tes coudes.
Je sais, tu es toujours en retard, tu oublies des trucs, tu es fatiguée. Et ta belle-mère te rappelle, une fois de plus, qu'elle faisait tout ce que tu fais et qu'elle utilisait, en plus, des couches en tissu qu'il fallait laver à l'eau et au savon.

La comparaison vole le bonheur.

Je sais, ton accouchement a duré 39h tandis que la fille du dentiste, qui ne savait même pas qu'elle était enceinte, est allée dans la baignoire et a accouché.
Je sais, ton mari ne se réveille pas à l'aube alors que le mari de la belle-fille du chauffeur du Uber met un point d'honneur à laisser son épouse se reposer.

La comparaison vole le bonheur.

Je sais, tu te souviens de décongeler les cuisses de poulet 20 minutes avant de manger, alors que la mère de la copine de danse cuisine des carottes en forme de château d'Elsa.
Je sais, tu n'a pas la force de sortir de la maison le dimanche matin alors que la sœur de ta belle-soeur emmène ses enfants à la foire, au parc, à la plage, sous la pluie, dans la rue, à la ferme.

La comparaison vole le bonheur.


Je sais, tu pleures dans le bain en étant sûre que tu fais tout de travers, mais en fait, toutes les autres mères citées plus haut pleurent aussi dans leur bain en étant sûres de faire tout de travers.

C'est encore ça : la comparaison vole le bonheur.


Source :  Rafaela Carvalho em A Maternidade por Rafaela Carvalho – 11 de dezembro de 2016

jeudi 7 février 2019

Etre mère....et s'effondrer. Couler.

Je ne respire plus
J'oublie de respirer
Je suis happée

Depuis le début de l'année, une surcharge de travail importante s'est imposée dans ma vie. Un choix, mais un poids bien lourd à gérer. "C'est l'histoire de quelques mois". Ce sera l'histoire d'une année.
C'est l'histoire de chaque jour. Chaque jour à devoir choisir
Arbitrer
Renoncer
Culpabiliser
CULPABILISER !
S'épuiser……

Lorsque j'écris pendant des heures, je suis fatiguée mais satisfaite du résultat produit. Satisfaite d'avancer. Et puis je réalise que le repas de midi n'est pas prêt, et celui du soir encore moins. Et que je ne sais pas quand je pourrai les préparer. Alors parfois certains midis je sors une boîte de conserves. Et j'entends chaque fois une petite voix d'une lectrice qui me dit "pouah, je sais pas comment comment tu fais pour faire manger un truc comme ça ! Moi, je ne pourrais pas". Toi, tu n'es pas à ma place et tu ne sais pas ce que je vis et comment j'essaie juste de ne pas couler.
Ne pas couler, c'est le mot.

Au bord du précipice, tout au bord
Ou bien déjà au fond du torrent
Je ne sais pas où je suis, je ne sais plus. Je crois que je navigue entre ces deux endroits si dangereux et redoutables l'un que l'autre.
Je suis une mère épuisée. Une mère qui n'arrive plus à avancer.
Demain, je vois un grand docteur, qui va décider de mon sort
Suis-je assez mal en point pour qu'il m'aide avec des séances chez le psy
Ou bien va-t-il considérer que mes séances de méditation maison suffiront à me retaper ?

Comment peut-il savoir
Que sait-il de mes idées noires….?

Je passe toute la journée avec mimi Koala, et je ne prends pas 10 minutes pour jouer avec elle, ces temps-ci. Je ne fais même pas exprès : je n'y pense pas. Je n'y pense plus, car mon cerveau est en train de cramer.
Je ne dors pas la nuit. ou bien très mal. Très peu. Beaucoup de réveils, beaucoup de cauchemars. C'est l'inconscient qui s'exprime et qui ressort tout ce malaise.

Mon corps aussi parle. Je l'écoute maintenant. Je l'écoute depuis 2 ans, 2 ans que j'ai explosé en plein vol, et que j'ai (re) pris conscience qu'il existait et qu'il était plus intelligent que mon cerveau et moi réunis.

Ce corps que j'ai ménagé, appris à écouter, respecter, faire passer en premier. Mais ce corps que je sollicite trop depuis quelques semaines et qui est en train de tirer la sonnette d'alarme. Mes pensées se déglinguent. Mes yeux sont lourds, ma tête aussi. Je parviens difficilement à remettre mes idées dans l'ordre, et même tout simplement à en avoir, des idées. Mon corps qui se tend comme un arc. Malgré la relaxation, (bi)quotidienne, malgré la respiration abdominale, à 2, 3 ou 4 temps. 
Parfois, je suis tellement stressée que j'oublie de respirer. Je me rends compte au bout d'un moment que je suis en apnée. 
Les palpitations sont revenues. N'importe quand elles surviennent, même dans de rares moments où je me détends vraiment.
Mon dos, mon dos est mon engin de torture à moi. Fabrication toute personnelle, il est le baromètre de comment je vais dans la vie. 
Et à sentir les douleurs qu'il m'inflige, je peux vous assurer que cela ne va pas bien dans ma vie.

Précipice ou torrent, je marche tout au bord un long moment
Puis tombe magistralement
Je tombe dans le torrent et essaie de contrer le courant
Il faudrait lâcher prise
Lâcher prise, le travail de ma vie
Eckart Tolle est mon ami mais je n'ai pas encore réussi

Lorsque je veux cuisiner pour que mes enfants soient en bonne santé, une fois terminé et qu'une autre tache m'appelle, je vois les taches sur le carrelage. Les moutons contre les murs du couloir. Il faudrait un bon coup d'aspirateur. Mais je n'ai pas le temps, il est temps d'aller chercher l'une à l'école, ou l'autre au collège/lycée.
Chaque matin je me consacre au linge. Sortir le linge de la machine, l'étendre. Non, je n'ai pas le temps, là tout de suite. Il FAUT que je travaille. A un moment, parfois à 21h seulement, je l'étendrai, ce linge lavé. Je regarde la pile de linge sec qui s'entasse, qui s'entasse. Elle tient bien, cette pyramide. Les enfants ont beaucoup de linge propre dans leur placard, apparemment. Tant mieux. Je n'ai pas la force. Ni de faire, ni de réclamer, jour après jour, qu'ils fassent leur part.

Où que je tourne la tête, il y a et aura toujours quelque chose à faire, à améliorer.
Aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et réussi à téléphoner. Un médecin, puis un autre. Une radio, un Rv ostéo. Pour les enfants, j'y arrive encore, même s'il me faut du temps. Pour moi…. pour moi c'est le désespoir. Il y a cette échographie à réaliser pour confirmer un diagnostic, cette échographie pour laquelle je ne parviens pas à téléphoner. Il y a ma kiné, qui doit soigner un problème revenu qui me crispe toute une partie du corps, souvent brutalement.
J'ai fait un énorme tri dans ma vie, j'ai annulé, supprimé, priorisé. J'ai appris à écouter mon corps et à le faire passer en premier.
Mais mon mental, ce fichu mental, (re)prend un pouvoir fou en ce moment. Il m'empêche de me relâcher, de me concentrer, de "ne penser à rien". C'est un bout de titane, incassable, qui veut absolument gagner la partie, CETTE partie 2019. Ce mental ne veut pas que je dorme. Me fait partir à d'autres endroits lorsque je médite et souhaite juste ressentir ma respiration, mon corps. Une nécessité presque vitale, cette pratique méditative.
Et l'hypnose, que je fais même à l'hôpital maintenant, tellement ça ne va pas.

Je crois que je peux dire presque sans exagérer que je suis une cause presque désespérée.

Mental contre corps, qui va gagner la bataille …..
#mèreépuisée #burn-out #maman #culpabiliser

Précipice, je marche souvent sur les bords de tes pierres, de ta terre, je glisse, et me retiens. Me retiens ...A quoi ? Au sel de la vie
A sa petite main dans la mienne chaque matin sur le trajet de l'école
A ses bisous et ses câlins
Aux sourires complices de ma grande fille et ses attentions délicates
A mon Grand Fiston qui a besoin de moi mais ne sait comment l'exprimer
A ce soir où ma belle s'est endormie lovée au creux de moi. Deux siamoises collées, statue d'amour et de fusion.
Aux soirs de cododo.
A tous ces matins en réveil avec Aldebert. Pour lui faire plaisir et parce que j'adore aussi
A mon Grand qui a encore besoin, à 14 ans, de jouer avec son père chaque soir pour remplir son réservoir affectif
A mon homme qui fait tout ce qu'il peut pour réussir à vivre les différents rôles de sa vie
A mon corps qui change et que je vais peut-être finir par trouver beau
Aux yeux de mes enfants, semblables aux miens. Magnifiques, je dirais, si personne n'y voyait un signe d'orgueil.
Aux souvenirs de chaque naissance et à ma vie bouleversée à jamais


Précipice, j'étais trop au bord, il y a eu un souffle de trop, une imprudence, une inattention. J'ai fermé les yeux et je suis tombée dans le torrent.
Je suis dans le torrent et je me noie. Je me noie, vraiment. J'agite les jambes pour remonter, pour sortir la tête, pour lever les bras.  Je bouge pour rester à la surface. Pour que ma tête reste dehors, pour continuer à respirer. Mais combien de temps vais-je y arriver ?
Qui va venir à mon secours ? Est-ce que quelqu'un attrapera ma main et m'aidera à sortir ? Comment sortir du torrent, du tourment, du courant qui nous emporte et nous fait nous noyer ?
Je suis happée, je ne peux plus respirer, j'ai le souffle coupé, tout est bloqué. Respiration, pensées, muscles, corps tout entier. Je vais vraiment me noyer. Je ne veux pas, je sais nager, mais je n'y arrive pas. Tout va trop vite, tout est trop fort, tout est raté, pourri.

Mère indigne, mère nulle. Je ne fais pas à manger, je ne prends pas le temps de jouer, le soir je suis épuisée. Mère indigne, mes enfants méritent tellement mieux que cette maman qui oublie tout, les RV, les papiers, les inscriptions, qui a toujours mal dans son corps et qui ne sait même pas correctement gagner sa vie. Une maman en dépression, une maman malade.

J'aurais tellement voulu assurer. Leur donner le meilleur. Je voudrais éclater de rire, sauter de joie, je voudrais faire tourner ma fille en regardant au fond de ses yeux, de son âme. Dire que la vie est belle et que tout est simple, qu'il suffit de le vouloir.

Je connais tous les petits plaisirs simples de la vie et ce sont ceux que j'aime le plus au monde, et les seuls que l'on ait.

Mais je ne suis plus jamais sur la terre ferme, loin du bord et loin de l'eau. Je suis toujours au bord du précipice, ou au fond du trou, happée par l'eau.

Dévalorisation, je connais ça par cœur. je connais le concept, je l'ai tant de fois expliqué et présenté. Mais c'est en moi. Mes enfants méritent tellement mieux que moi. Je suis de pire en pire, à tout rater, à les priver, à leur dire non, à aller me coucher, à me retirer.

Il y a bien longtemps que je suis incapable de dire quel est le rêve que j'ai. Ma fille m'a demandé "quel est ton rêve, maman ?" : je ne sais même plus. Je cherche, je fouille...Rien. Rien ne vient.


Au bout du rouleau, je suis tombée dans l'eau. Je n'aurais jamais cru que ma vie deviendrait un fardeau

maman nulle mère épuisée burn-out maternel culpabilité
 "Maman", de Quentin Gréban et Hélène Deforge


Je ne veux pas mourir, je ne veux pas m'enfuir.  Mais comment m'en sortir….


mercredi 22 août 2018

La charge mentale...et si vous ne la laissiez pas gagner ?


La "charge mentale".... 

Tout le monde connaît ce terme maintenant, cela a fait les titres de tous les magasines au printemps (mention spéciale à la revue Cerveau & Psycho" qui en a fait un dossier dans son numéro de mars 2018, si vous avez l'occasion de le trouver, je le vous conseille vraiment).

Je ne vais pas en parler, je ne vais pas la décrire, je ne vais même presque pas parler de moi :-P

J'ai simplement envie aujourd'hui de vous la faire voir différemment. 
Ne pas lire un article de plus, mais savoir comment faire avec, au mieux ?
Une façon de lutter contre elle tout en ne se battant pas

Il ne s'agit pas de ne plus rien faire : ce n'est plus possible
Mais il ne s'agit pas de tout faire : ce n'est pas possible non plus

Comme le dit si bien Christophe André, 
" même sans jamais dormir, même sans manger, tu ne pourrais pas faire tout ce qu'il y a à faire "car il y a toujours des choses à faire.

Alors je vous propose simplement d'écouter cette courte vidéo où Christophe André, spécialiste de la psychologie positive, et conteur de méditation de talent (c'est mon préféré, je vous conseille ses magnifiques méditations guidées sur internet) vous propose une autre approche de la charge mentale.
On sort des magasines féminins
On sort des revendications féministes (justifiées !)
On sort des débats
On sort de tout ce que vous avez pu lire ou voir à ce sujet

La vidéo est courte, et la méthode toute simple, vous verrez.
Vous pourrez retourner à votre to-do-list rapidement, mais j'espère qu'ensuite vous verrez les choses différemment.


Je dois vous avouer que depuis que je fais de la méditation, tous les jours, tous les matins et parfois à d'autres moments de la journée, (depuis le milieu du printemps), je vois les choses différemment, je pense les choses différemment, je fais les choses différemment. Ma vie a changé (pour d'autres raisons aussi) mais la méditation m'aide beaucoup, m'a ré-appris à prendre le temps.

Si vous n'avez pas envie de commencer à méditer, si ce n'est pas "votre truc" rassurez-vous vous n'êtes ps obligé.e. 
Christophe André vous propose un petit truc tout simple qui vous aidera à y voir plus clair, faire et vivre.
(mais au passage, c'est la base de la méditation, tralalalalère…)

Et puis, il n'a pas un accent charmant et dépaysant, ce célèbre docteur ? ;-)

Allez hop, on souffle, et on prend soin de soi !


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mardi 3 juillet 2018

insomnie et mélancolie d'une maman qui a mal

3h30 je passe du sommeil à la conscience..
C'est la douleur qui m'a réveillée
A cette douleur que je maudis se sont vite ajoutées..

la contrariété
la mélancolie
l'inquiétude…
la tristesse

Un sentiment de déprime ne me quitte pas depuis plusieurs jours
Je sais bien que cela arrive à tout le monde, et je sais aussi qu'il y a plus grave que ce que je vis
Je sais aussi qu'il arrive à tout le monde, en particulier aux mamans, d'avoir des insomnies. Pour tout un tas de raisons !

Mais tout le monde ne gère pas une douleur toujours présente….tout le monde ne doit pas organiser son quotidien, ses activités, et ses activités professionnelles de surcroît, en fonction de ça.

Je crois que je ne dors pas car hier j'ai dû passer l'après-midi couchée dans mon lit.  J'ai pu continuer ma rédaction professionnelle, ça c'est un bon point. Pas besoin d'être debout, ni dans le salon en effet pour écrire (pour taper !) sur un ordinateur. Mais j'ai été obligée d'aller m'allonger, et ça, ça m'a contrariée, fait pleurer.
Mais dans le fond ce qui m'avait déjà bien contrariée avant, c'est de sentir que la douleur était revenue et bien trop forte pour que je reste debout et fasse comme si de rien n'était.

Putain de douleur que rien ne calme !
Je suis sur mon blog alors je peux crier ces mots-là et cela reste, avec ma meilleure amie, mon seul exutoire, le seul espace où je peux crier, la seule oreille qui m'écoute et entend ma plainte, mon désarroi.
J'espère qu'en me lisant vous comprendrez et ressentirez de l'empathie, et pas de l'exaspération.


Etre maman, c'est déjà difficile. C'est incroyablement beau, mais tellement difficile.

Ce qui m'a achevée hier, m'a brisé le cœur, c'est quand pour la énième fois en quelques semaines, ma miss Koala, ma poupée bouclée aux grands yeux bleus, m'a regardé me lever et marcher péniblement, et m'a demandé

"maman, ….quand tu iras mieux…. est-ce qu'on pourra aller à l'Accrobranche" ?



Le début de sa question
"maman..quand tu iras mieux…" étant prononcé avec plein d'espoir à chaque fois
Je suis heureuse qu'elle ait toujours de l'espoir, c'est le propre de l'enfance de raisonner au présent et de ne pas être naturellement pessimiste. C'est le propre de l'enfance d'être également naïf, de ne pas tout comprendre d'une situation compliquée…C'est chouette au fond qu'elle pense qu'un jour, forcément, tout s'arrangera et je ne serai plus malade.

Mais je suis heurtée, blessée de lui répondre "oui, quand j'irai mieux, on fera plein de choses je te le promets" en sachant que pour l'instant, je ne peux même pas aller au bout de la rue avec elle. Et elle le sait aussi bien que moi !
Quand j'ai mal, je ne peux pas me déplacer.


Et alors on parle du présent, je lui dis que je ne peux pas marcher correctement et que ça serait compliqué d'aller ci ou là.
Je sais qu'il faut préserver nos enfants mais il ne faut surtout pas leur mentir et elle est d'ailleurs très prévenante avec moi

Mais hier sa question m'a fait mal, elle m'a renvoyé à tout ce que l'on va rater cet été, tous ces choix que l'on va devoir faire :
vont-ils partir à tel endroit s'amuser sans moi, ou bien fait-on le choix que personne n'y va car c'est trop cruel pour moi  - et pour eux malgré tout  !!- de ne pas être avec eux ?
Fait-on le choix de faire comme si, finalement, nous étions séparés leur père et moi et que c'est lui qui les a en garde et qu'ils vont où ça leur chante, et moi je reste là ?

Consolation, on s'accroche au lac. Ah ça, le lac, on pourra y aller ! Le chemin est tout plat, la distance voiture /plage n'est pas longue, et je pourrai m'asseoir et m'allonger. Sans doute même que l'eau me fera du bien ! C'est OK.

Mais il y a des choses à admettre sur ma situation pour lesquelles je me rends compte que je ne suis pas prête
J'ai déjà fait tant de concessions, d'aménagements, j'ai déjà tellement modifié mon quotidien, mes habitudes, mes activités….mon travail !
Mais je crois bien qu'il n'y a que lorsque vraiment, je reconnaitrai que j'ai maintenant un handicap, quand je l'aurai intégré au fond de moi, et pas seulement dit en surface, que ce chagrin, cette culpabilité, cette mélancolie partiront. Une association m'a écrit et m'a parlé de tout cela. J'ai rejeté le mail, me disant que je n'étais pas concernée.
Peut-être bien que si, finalement. Ils ont vu juste, ils sont habitués.

3h38 je me suis levée pour ne pas ruminer dans mon lit, pour chasser mes idées noires, pour écrire ici, pour écrire pour mon travail… Vu l'heure qu'il est, j'ai bien avancé, et j'ai fait plein de choses encore.
Tant qu'à être levée, autant amortir le temps passé

Je me sens toujours aussi triste, mais au moins j'ai pu le dire
Et le cocktail "médicaments / chaud/froid au bon endroit" ont calmé pour l'instant ma douleur.
J'aime quand je n'ai pas mal
Je redeviens normale

Juste réveillée, debout parce que les insomnies redeviennent fréquentes, travaillant au calme et sans bruit , prête pour réveiller tout bientôt mes deuxenfants qui vont encore au collège même "s'ils ne font plus rien" .
Beaucoup l'ignorent, mais c'est cette semaine, la dernière semaine la meilleure, celle où il n'ya plus ni note ni évaluations, celle où les profs sont plus détendus et pour certains révèlent une part de leur intimité, de leur vie privée
celle où les collégiens regardent des films, font des jeux, 
celle où les élèves de 3ème comme mon fils sentent leur cœur se gonfler de nostalgie et de tristesse, comptent les jours avant que tout ceci, tout ce qu'ils ont construit, leurs amitiés leurs habitudes, les liens avec les profs, les relations avec les surveillants, le fait d'être les plus grands de la structure, tout ceci va s'achever, alors ils grapillent les derniers instants pour accumuler les souvenirs et les graver

Mon fils aussi va être triste et mélancolique, dans les jours et semaines à venir
La fin d'une époque, la fin d'une super année

J'espère que l'on aura un bel été, dans notre tribu, malgré tout cela

les limitations, les bobos au cœur, les béquilles et souvent la douleur


Croisez les doigts pour nous !


ps : merci de m'avoir lue


vendredi 15 juin 2018

NON, un congé maternité, ce ne sont pas "des vacances" !

Je faisais du ménage dans mon sac à main il y a quelques jours, le trouvant systématiquement trop lourd.
Je sors mon portefeuille, énorme truc qui pèse une tonne, je l'ouvre. Mon regard se pose sur une petite carte, vous savez, les cartes de visite que toutes les boutiques et tous les commerciaux vous remettent systématiquement.

C'est une carte de " ma banquière" (ça fait très Romy Schneider, cette expression désuète). Je me rappelle lorsque ma conseillère me l'a donnée. Nous venions de changer de banque, et nous avons dû nous rencontrer pour faire connaissance, remplir tous les papiers, organiser le transfert…
Quelques jours après cet entretien, j'ai dû repasser à la banque donner un document qu'il manquait. Un "collaborateur" de ma conseillère m'a accueillie, m'annonçant que ma conseillère était actuellement en congés, mais que je n'allais pas la revoir avant longtemps. Il m'expliqua alors, très gêné, tellement gêné qu'il me gêna moi-même, que Mme C. soldait ses congés avant de partir en congé maternité.

Je crois qu'il n'a même pas utilisé ce mot, il était vraiment mal à l'aise, comme s'il s'excusait. Comme si la raison de l'absence de Mme C. était toute mystérieuse, embarrassante.
J'avais envie de lui faire cracher le morceau et lui faire dire qu'elle était enceinte, tout simplement, et que le terme de son congé maternité approchait !
Il nous a expliqué qu'après son congé maternité elle serait encore absente (en langage décodé on appelle ça un congé parental financé pour 6 mois par la CAF) et qu'elle reviendrait donc dans une petite année.

A dire vrai, moi, que ce soit elle ou une autre qui m'accueille et me "conseille", je m'en fichais un peu, puisque je n'avais pas l'intention de venir dans ces locaux. Mais cette façon de parler, cette conversation, cet embarras m'a déplu et marqué.
Marqué et déplu, lorsqu'il a lâché (toujours aussi embarrassé) que :

"Mme C. allait prendre de longues vacances" !

Je vous vois d'ici, bondir comme moi.

Non messieurs (je préviens, je ne mets pas tous les hommes dans le même panier mais ce genre de réflexions idiotes, mesquines, ignorantes et machistes (?) c'est toujours dans la bouche des hommes que je l'ai entendu.

Non, porter un enfant et avoir un ventre qui grossit, un ventre qui est si gros lorsqu'arrive enfin le congé maternité (6 semaines avant la date prévue d'acccouchement) que l'on ne voit plus ses pieds, qu'on s'essouffle dès qu'on parcourt 50 mètres, avoir un ventre si encombrant qu'on ne sait pas comment dormir (et qu'on ne dort plus), les jambes gonflées, des hémorroïdes pour certaines, les pieds gonflés dont les orteils ressemblent à des mini-knackys, non, déjà, ce ne sont pas des vacances.

Acccoucher…..accoucher ! Mettre au monde son bébé, ce petit trésor …. quelque soit la façon dont cela se passe, et dans la façon la plus normale, c'est une véritable épreuve sportive, un marathon !
Et généralement, on n'est beaucoup moins préparé qu'un sportif pour son marathon…. (on a même pas le droit de boire pendant toutes ces heures, alors c'est pour dire…)
Un accouchement n'est pas oublié le lendemain. Notre corps peut porter de lourdes traces du passage denotreenfant. Voie haute, voie basse, mêmecombat. Cicatrice entre les jambes ou au-dessus du pubis, fatigue intense, sensation de "vide" mais ventre encore gonflé, contractions de l'utérus qui se rétracte, tout notre corps est bouleversé.

Et nous aussi.


Mille hormones se sont mises en branle, dirigent nos gestes, influencent nos pensées, nos envies.
Nous avons vécu un bouleversement dont on se souviendra toute notre vie, mais en plus, un petit bébé sans défenses est sorti de nous. Il est là, à côté, et sa survie dépend de nous.
Si l'on ne le nourrit pas, il mourra. Si on ne le porte pas, il sentira un manque. Le manque de ce toucher utérin, de ce contact qui l'a rassuré 9 mois durant.
Ce bébé va pleurer. Un peu, beaucoup, intensivement, insupportablement peut-être !
Et on devra faire avec.


Maigre congé maternité : 10 semaines après l'accouchement, dans la théorie. Il y a souvent moyen d'obtenir une petite rallonge, mais la théorie et la réalité sont bien là : 10 semaines seulement pour "se remettre". Ce congé post-natal est également plus long si vous avez déjà eu 2 enfants.

Se remettre de cette naissance, apprivoiser ce nouveau corps et aussi..Et surtout...faire connaissance avec SON bébé. Ce bébé-là pas et plus celui des revues que l'on a peut-être beaucoup lues dans les salles d'attente de la SF ou l'obstétricien.

Alors voilà, jour après jour, nuit après nuit, plus ou moins aidée, secondée, remplacée (le rêve) par son conjoint, on va changer mille couches, se réveiller quand bébé pleurera, à n'importe quelle heure de la nuit, se réveiller beaucoup, souvent (la question des nuits de bébé est LE sujet le plus abordé dans n'importe quelle conversation entre mamans. Faites le test si vous ne me croyez pas…

J'organise des cafés papote et rencontre des (groupes de) mamans depuis plus de 6 ans alors vous pouvez me croire sur parole). Dormir quand on pourra. Pour ça, on a plus ou moins de chances. Pour avoir en atelier généralement 3 familles à la fois, je dirais que statistiquement, il y a un bébé dormeur (oui vous savez celui qui dort 12h d'affilée la nuit depuis l'âge d'un ou deux mois) pour au moins 3 bébés qui dorment mal. Et c'est normal.

Etre en congé maternité, c'est s'occuper d'un bébé.

Tant mieux si l'on peut se dégager rapidement un petit créneau pour soi : balade, lecture, sortie avec une copine, institut de beauté ou film au cinéma. Tant mieux si l'on a de l'aide, je souhaite que vous ayez de l'aide, un relais, une grand-mère, un frère, une grande (ou petite) sœur. Pour n'avoir jamais eu aucune famille près de nous et avoir dû assumer tout toute seule, je ne peux que vous souhaiter d'avoir un relai.
Mais ce n'est pas non plus la généralité. LOIN DE Là.

Etre en congé maternité, c'est devoir s'occuper 24h/24h d'un petit bébé qu'on ne connaît pas encore bien. Qui est parfois une graaaande énigme. 

Qui a parfois faim tout le temps.
C'est devoir l'allaiter à volonté, en mouillant parfois les draps, les t-shirts tellement le lait abonde et sort dès que bébé émet le premier son. Souvent vite se convaincre que l'on n'a pas assez de lait !
C'est devoir préparer des biberons, en laver plein la journée, préparer les doses, gérer la logistique du remplissage -lavage-séchage - stockage (et achat). Bien penser à ne jamais manquer de boîte de lait !

C'est faire les courses avec bébé si personne d'autre ne peut s'en charger.

 Faire les courses même si l'on a envie de dormir, même si l'on a les yeux au milieu de la figure car bébé s'est -encore- réveillé 3 fois et a terminé Notre nuit à 5h du matin. Et dès que vous le mettez dans la voiture, bien sûr il s'endort instantanément. Bébé serait mieux ailleurs qu'au supermarché, et nous aussi. Mais on n'a pas forcément le choix, encore moins si d'autres enfants occupent déjà la maison.


Etre en congé maternité, c'est penser chaque jour et chaque instant à bébé avant de penser à soi. 

C'est avoir des visites lorsque parfois on voudrait juste être seule et profiter que bébé dort pour dormir aussi. C'est profiter, si l'on a de la chance, de la présence de son mari qui bénéficie d'un ridicule formidable congé paternité de 11 jours. Papa sera là pour faire un max' de taches ménagères et soulager maman, ou bien il profitera lui aussi de bébé, faire connaissance avec lui, lui faire des câlins, le sortir, le faire rire. Cruel dilemme..
Et puis c'est activités et taches multipliées par deux ou trois si l'on a déjà d'autres enfants ! Parfois, lorsqu'un petit est encore jeune, pas encore scolarisé, on le met même un peu moins à la crèche par exemple, pour qu'il profite plus de nous (et inversement). Mais cela nous fatigue. Mais si on le met autant ou + à la crèche, on a tendance à culpabiliser. Dilemme, encore...

Etre en congé maternité c'est entendre beaucoup pleurer.

 Et notre cerveau, notre instinct et les pleurs de bébés sont faits pour que l'on y réponde. Pour être insupportables et susciter en nous une réaction, impérieuse, indispensable, spontanée. Aaah les pleurs de bébé. On en écrit des livres entiers. On en parle entre mamans, à chaque fois que l'on se rencontre.
En ateliers massage bébé, je consacre une séance entière aux pleurs de bébé, et je peux vous dire que les parents ont toujours plein de choses à dire. Parfois même, ils pleurent aussi. Les pleurs nous font réagir mais les pleurs peuvent nous user. Et puis nous sommes nous, toutes les mères, les parents, partagés entre ceux qui pensent qu'il faut laisser pleurer, ne pas devenir "esclave", et ceux qui pensent (comme moi) que les pleurs de bébé sont l'expression d'un besoin et qu'il convient d'y répondre au plus vite, que bébé pleurera moins et moins longtemps. Et que même s'il pleure, au moins il ne sera pas seul, délaissé.

Etre en congé maternité , ce sont 10 semaines de RV médicaux, pour lui, et un peu pour nous.

 De multiples RdV imposés (examens à 16 jours puis chaque mois, visite post-accouchement à 6 semaines pour maman). L'ostéopathe, souvent. C'est souvent avoir le corps tout tordu, le bassin pas bien en place, et pas le temps d'y aller. Délais d'attente pour un RDV, et toujours, toujours cette tendance maternelle salvatrice pour bébé mais délétère pour maman : faire passer son bébé avant soi.

Ces 10 semaines de congé maternité passent généralement comme l'éclair, alors même que nos journées sont extrêmement remplies et que l'on n'a pas le temps de souffler.

Un congé maternité, c'est souvent une douche prise à 17h, ou n'importe quelle heure, ou quand papa rentre enfin pour prendre le relai.
C'est faire du ménage quand on voudrait et devrait dormir.
Se noyer dans le linge et vouloir que tout soit bien blanc, bien propre, bien repassé, car la layette, les premiers bodys, les petits pyjamas, tout cela passe si vite et ne reviendra jamais, on veut immortaliser ces petits bouts qui épousent les formes de notre cher bébé.

C'est caser ses séances de rééducation du périnée, avec bébé bien évidemment (en portant un cosy bien lourd sous le bras bien sûr). Dire non à des séances de bien-être, ailleurs, à cause de ces séances car une fois le travail repris, c'est bien trop compliqué à gérer. 


C'est pour de plus en plus de mamans trouver enfin quand même le temps de caser un atelier de portage parce que l'on sait que cela nous donnera 2 bras de +...et ça je m'en réjouis ! (je vous incite même à venir en fin de grossesse comme ça vous ne perdez pas un jour)

Un congé maternité, c'est vouloir tout caser et vouloir assurer.  

Et même si on cherche à ne pas sentir tout ce poids, la société l'attend de nous. Vite, optimiser ce congé maternité ! Accoucher et vite se remettre.
Et deux petits mois et demi, pour la majorité des mamans, c'est court. Bien trop court. Alors il faut l'optimiser...Et vite revenir au travail, où on nous attend !


Tenter de résoudre des démarches administratives, bancaires, que l'on n'a pas pu caser lorsque l'on était dans notre période "baleine".


C'est, à l'approche des derniers jours, des deux dernières semaines, souvent des larmes, le cœur serré : "je n'ai pas envie de retourner travailler. J'ai mal, j'ai peur, comment cela va se passer ? Je n'ai pas envie de me séparer de mon bébé. Comment va-t-il vivre la séparation ? et moi ??"
C'est beaucoup de paires d'yeux humides que je vois et de chagrins rentrés. De fatalité.
De conseils donnés aux autres, celles qui viennent juste d'accoucher :
"profite-en, ça passe très vite ce congé, trop vite. Va à l'essentiel, profite de ton bébé"

Etre en congé maternité, c'est être seule avec lui, avec eux (des jumeaux, ou des aînés). 

C'est tout gérer, ou à peu près tout. C'est la charge mentale parce qu'on est celle qui reste à la maison. Femme super active, working mum pressée de retourner au bureau ou maman qui rêve de prolonger par un congé parental, ces 10 semaines restent les mêmes : être maman et s'occuper d'à peu près tout. S'en occuper en ayant une fatigue qui s'accumule, une liste de choses à faire jamais vide, une charge mentale au taquet.

C'est aussi l'inquiétude sur la croissance de son bébé. Grossit-il assez, grandit-il correctement ? Boit-il tout son compte, manque-t-il de lait ? Je ne parlerai même pas des problèmes d'allergie, de reflux ou autre qui peuvent conduire à devoir changer x fois de lait après avoir vu bébé se tordre de douleur ou vomir son biberon aussitôt ingurgité.
L'inquiétude sur tout ce qui concerne bébé : son sommeil, ses rots, sa peau, son rythme, ses phases actives, son éveil, sa stimulation, son repos, ...Etc etc. C'est bien connu que du jour où vous devenez parent, vous ne vous endormez plus jamais complètement serein. 

J'ai entendu des hommes dire que leur collègue femme, revenant de congé maternité, revenait de "vacances".
J'ai entendu aussi souvent des employés se plaindre de ce que l'absence due au congé maternité engendrait comme dérangement dans l'organisation du service et le faire savoir à ladite maman.


C'est un peu comme la vanne ou la pensée commune que les profs ne fichent rien et ne travaillent que 15h par semaine, mais en pire. En pire, parce qu'il y a une fatigue incommensurable et un sentiment de solitude parfois pregnant, envahissant; Des mamans qui tombent dans la dépression post-partum. Des mamans démunies.

Des mamans qui vont bien mais qui n'en peuvent tout simplement plus car elles voudraient dormir la nuit et cesser d'entendre bébé pleurer.

Il ne faut pas se leurrer, il faut arrêter de dire des âneries, des mesquineries ou remarques sexistes : revenir de congé maternité, c'est souvent difficile, c'est souvent avec une grande fatigue et une certaine fragilité (anxieté, séparation, stress par rapport à la reprise du travail etc). Une maman qui revient de congé maternité est rarement en mode "Wonder woman" !

Alors non, non et non, un congé maternité ce n'est pas 16 semaines de vacances gratos. C'est un bouleversement à jamais. C'est sentir et savoir que tout repose sur nos épaules de maman.. C'est penser à son bébé, tout le temps. Et à ses autres enfants, si on en a déjà.


Et gérer, du coup, ces mentalités arriérées  à notre retour au travail, faire face aux remarques bien lourdes, sentir la fatigue (et parfois le déchirement de la séparation) et avoir en face de soi des collègues qui pensent qu'on se l'est coulée douce….c'est éprouvant. Bien lourd, aussi. Désespérant ou très énervant, parfois.


Je ne vous raconte même pas ce qui se dit si vous avez pris un congé parental (vous avez de la chance si vous avez encore un bureau et pas un placard …. !)
Et/ou si vous annoncez que vous allez tirer votre lait chaque jour et que vous avez besoin d'un espace approprié.

Blindez-vous !


Mais n'oubliez jamais : 

Vous êtes les plus fortes , les mamans !


ps : je trouve le congé maternité français d'une  durée plus que ridicule, ne parlons pas du congé paternité...

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