mardi 3 juillet 2018

insomnie et mélancolie d'une maman qui a mal

3h30 je passe du sommeil à la conscience..
C'est la douleur qui m'a réveillée
A cette douleur que je maudis se sont vite ajoutées..

la contrariété
la mélancolie
l'inquiétude…
la tristesse

Un sentiment de déprime ne me quitte pas depuis plusieurs jours
Je sais bien que cela arrive à tout le monde, et je sais aussi qu'il y a plus grave que ce que je vis
Je sais aussi qu'il arrive à tout le monde, en particulier aux mamans, d'avoir des insomnies. Pour tout un tas de raisons !

Mais tout le monde ne gère pas une douleur toujours présente….tout le monde ne doit pas organiser son quotidien, ses activités, et ses activités professionnelles de surcroît, en fonction de ça.

Je crois que je ne dors pas car hier j'ai dû passer l'après-midi couchée dans mon lit.  J'ai pu continuer ma rédaction professionnelle, ça c'est un bon point. Pas besoin d'être debout, ni dans le salon en effet pour écrire (pour taper !) sur un ordinateur. Mais j'ai été obligée d'aller m'allonger, et ça, ça m'a contrariée, fait pleurer.
Mais dans le fond ce qui m'avait déjà bien contrariée avant, c'est de sentir que la douleur était revenue et bien trop forte pour que je reste debout et fasse comme si de rien n'était.

Putain de douleur que rien ne calme !
Je suis sur mon blog alors je peux crier ces mots-là et cela reste, avec ma meilleure amie, mon seul exutoire, le seul espace où je peux crier, la seule oreille qui m'écoute et entend ma plainte, mon désarroi.
J'espère qu'en me lisant vous comprendrez et ressentirez de l'empathie, et pas de l'exaspération.


Etre maman, c'est déjà difficile. C'est incroyablement beau, mais tellement difficile.

Ce qui m'a achevée hier, m'a brisé le cœur, c'est quand pour la énième fois en quelques semaines, ma miss Koala, ma poupée bouclée aux grands yeux bleus, m'a regardé me lever et marcher péniblement, et m'a demandé

"maman, ….quand tu iras mieux…. est-ce qu'on pourra aller à l'Accrobranche" ?



Le début de sa question
"maman..quand tu iras mieux…" étant prononcé avec plein d'espoir à chaque fois
Je suis heureuse qu'elle ait toujours de l'espoir, c'est le propre de l'enfance de raisonner au présent et de ne pas être naturellement pessimiste. C'est le propre de l'enfance d'être également naïf, de ne pas tout comprendre d'une situation compliquée…C'est chouette au fond qu'elle pense qu'un jour, forcément, tout s'arrangera et je ne serai plus malade.

Mais je suis heurtée, blessée de lui répondre "oui, quand j'irai mieux, on fera plein de choses je te le promets" en sachant que pour l'instant, je ne peux même pas aller au bout de la rue avec elle. Et elle le sait aussi bien que moi !
Quand j'ai mal, je ne peux pas me déplacer.


Et alors on parle du présent, je lui dis que je ne peux pas marcher correctement et que ça serait compliqué d'aller ci ou là.
Je sais qu'il faut préserver nos enfants mais il ne faut surtout pas leur mentir et elle est d'ailleurs très prévenante avec moi

Mais hier sa question m'a fait mal, elle m'a renvoyé à tout ce que l'on va rater cet été, tous ces choix que l'on va devoir faire :
vont-ils partir à tel endroit s'amuser sans moi, ou bien fait-on le choix que personne n'y va car c'est trop cruel pour moi  - et pour eux malgré tout  !!- de ne pas être avec eux ?
Fait-on le choix de faire comme si, finalement, nous étions séparés leur père et moi et que c'est lui qui les a en garde et qu'ils vont où ça leur chante, et moi je reste là ?

Consolation, on s'accroche au lac. Ah ça, le lac, on pourra y aller ! Le chemin est tout plat, la distance voiture /plage n'est pas longue, et je pourrai m'asseoir et m'allonger. Sans doute même que l'eau me fera du bien ! C'est OK.

Mais il y a des choses à admettre sur ma situation pour lesquelles je me rends compte que je ne suis pas prête
J'ai déjà fait tant de concessions, d'aménagements, j'ai déjà tellement modifié mon quotidien, mes habitudes, mes activités….mon travail !
Mais je crois bien qu'il n'y a que lorsque vraiment, je reconnaitrai que j'ai maintenant un handicap, quand je l'aurai intégré au fond de moi, et pas seulement dit en surface, que ce chagrin, cette culpabilité, cette mélancolie partiront. Une association m'a écrit et m'a parlé de tout cela. J'ai rejeté le mail, me disant que je n'étais pas concernée.
Peut-être bien que si, finalement. Ils ont vu juste, ils sont habitués.

3h38 je me suis levée pour ne pas ruminer dans mon lit, pour chasser mes idées noires, pour écrire ici, pour écrire pour mon travail… Vu l'heure qu'il est, j'ai bien avancé, et j'ai fait plein de choses encore.
Tant qu'à être levée, autant amortir le temps passé

Je me sens toujours aussi triste, mais au moins j'ai pu le dire
Et le cocktail "médicaments / chaud/froid au bon endroit" ont calmé pour l'instant ma douleur.
J'aime quand je n'ai pas mal
Je redeviens normale

Juste réveillée, debout parce que les insomnies redeviennent fréquentes, travaillant au calme et sans bruit , prête pour réveiller tout bientôt mes deuxenfants qui vont encore au collège même "s'ils ne font plus rien" .
Beaucoup l'ignorent, mais c'est cette semaine, la dernière semaine la meilleure, celle où il n'ya plus ni note ni évaluations, celle où les profs sont plus détendus et pour certains révèlent une part de leur intimité, de leur vie privée
celle où les collégiens regardent des films, font des jeux, 
celle où les élèves de 3ème comme mon fils sentent leur cœur se gonfler de nostalgie et de tristesse, comptent les jours avant que tout ceci, tout ce qu'ils ont construit, leurs amitiés leurs habitudes, les liens avec les profs, les relations avec les surveillants, le fait d'être les plus grands de la structure, tout ceci va s'achever, alors ils grapillent les derniers instants pour accumuler les souvenirs et les graver

Mon fils aussi va être triste et mélancolique, dans les jours et semaines à venir
La fin d'une époque, la fin d'une super année

J'espère que l'on aura un bel été, dans notre tribu, malgré tout cela

les limitations, les bobos au cœur, les béquilles et souvent la douleur


Croisez les doigts pour nous !


ps : merci de m'avoir lue


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