20h30, on a enfin fini de manger.
C'est vrai que je suis rentrée tard, il y avait une réunion au collège, ...elle a débordé.
J'avais commandé des pizzas pour ne pas avoir à cuisiner, ouf, déjà ça de moins.
20h35, les enfants sont montés jouer. Ils sont avec leur papa, qui aime toujours autant ça.
Je les entends qui rigolent, la musique, les éclats de rire, les éclats de voix.
20h35, je vais pouvoir écrire. Ça me démange, ça me manque, je suis fatiguée, exténuée ce soir. J'ai mal à la tête, je voudrais un bain chaud, la pénombre, le silence, mais j'ai envie d'écrire, aussi.
Ça y est je suis seule, alors je vais pouvoir !
Mais d'abord, il y a cette fichue feuille de soins à scanner. Ce bout de papier orangé qu'il ne faut pas avoir le malheur de perdre si vous ne voulez pas passer vos prochaines semaines à courir après un duplicata et des courriers aussi inutiles que coûteux de la Sécurité sociale.; ces feuilles que je scanne consciencieusement avant envoi.
Le pain, ce pain délicieux que je n'ai pas résisté d'acheter à la meilleure boulangerie de la ville cet après-midi, avant un passage à la Banque et après le RV chez l'Orl pour ma petite puce (trop souvent) malade. Je dois l'emballer avant d'aller me coucher sinon il aura perdu une bonne partie de son charme demain. Ce serait tellement dommage.
Il y a ces antibiotiques, tous les flacons à ne pas oublier et à ne pas mélanger entre nos deux filles concernées. Bouteilles, sachets, sprays et petites cuillères en plastique, tout préparer et aligner pour ne plus avoir qu'à les ouvrir demain matin.
Le linge, que je n'ai pas fini d'étendre mais qui pourra ainsi être sec demain matin.
Mon genou, qui m'appelle, me demande un massage, me dit de me poser. Non je n'ai pas envie de t'écouter monsieur mon genou, tu m'embêtes tu me fais mal, je ne pourrais plus conduire ni même marcher. Non, laisse-moi tranquille, tu as la nuit pour te reposer.
Miss Koala, qui redescend déjà, agacée, contrariée, son frère ou sa soeur l'a encore embêté. Là-haut, c'est toujours la fête, je pense qu'ils n'ont même pas remarqué qu'elle est descendue se plaindre.
Ce mal de tête, qui me donne envie de m'écrouler sur le lit, toute habillée, et mon homme arriverait, me verrait, me plaindrait, me masserait les pieds...Hum bon ne rêvons pas.
un pyjama, une série easy-watching et mon oreiller, voilà ce qui arrivera.
Le salon que je regarde avant d'installer mon ordinateur, des miettes
par terre, des chaises en vrac, des trucs pas rangés, ah oui c'est vrai on a dîné, il faudrait passer le balai. Il
faudrait .
20h59 je n'ai rien fait je ne me suis pas reposée et je n'ai presque pas écrit.
Pardon à toi, personne chère à qui je DOIS et VEUX écrire cette lettre qui attend, qui s'écrit dans ma tête mais que je dois coucher sur le papier
Mon roman aussi ....mon roman, quel roman. ? Ah oui, ce vieux projet idiot, qui pourtant s'organise dans ma petite tête trop remplie.
Il est tard, il est trop tard,
heureusement que je suis contente de rejoindre mon lit.
Mais le coup de balai attendra aussi.
Oui il y a des soirs comme ça où les envies et la réalité se téléscopent...Envie de tout, temps de rien. Courage, ça sera mieux demain!
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