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vendredi 12 juin 2015

"Tout mal faire "

Il y a des jours, comme ça, où dès le matin, vous sentez que ça ne sera pas une journée facile.

Où dès le matin, les yeux à peine ouverts, dans un demi-sommeil, vous ruminez, déjà. Pensées sombres ou petits regrets, des jours où vous vous sentez moite et collante de culpabilité à peine réveillée.

Ça commence par une personne qui vous est chère, à qui vous pensez souvent sans pourtant prendre la peine et le temps de lui faire un petit coucou. Une personne pour qui vous vous inquiétez , sincèrement, mais à qui vous n'envoyez pas de petit message. Pourtant, cette carte en papier, elle est toute près (et prête) là, au fond du bureau. Alors à peine bu votre café vous faites mentalement le tour de vos amies à qui vous réservez le même sort, ces derniers temps. Vous faites une bien pitoyable amie.

Vos enfants sont à l'école et vous êtes "à la maison avec le petit dernier". Vous avez choisi d'être en congé parental, d'être mère au foyer afin de profiter et de ne pas passer à côte ces (ses) premières annes, si précieuses et fondamentales dans sa construction. Mais l'heure tourne et vous ne pouvez pas passer toute la matinée à jouer à se rouler par terre ou monter sur le lit faire des câlins ou pousser le tracteur, dehors, ou la balançoire. Vous devez passer le balai, vous occuper des lessives, épousseter, nettoyer, frotter, briquer, nettoyer, re-nettoyer, re-re-nettoyer... Il est déjà midi, vous n'avez pas vu le temps passer. Votre BB a dû s'occuper tout seul et vous ne vous êtes pourtant toujours pas douchée. Vous vous occupez bien peu de votre petit dernier.

Ce matin vous avez rangé les chambres et à peine aviez-vous mis le pied dans cette chambre en bazar, que vous aviez envie de pleurer.
En ramassant les minuscules pièces de légo et tous les livres éparpillés, vous avez senti votre gorge se nouer. En passant le balai ou plutôt en essayant de passer le balai pour ramasser tous ces petits papiers et autres "trucs" indéfinissables qui n'ont aucune fonction et aucune utilité, vous avez vraiment envie de pleurer.
En voyant les vêtements de votre enfant par terre plutôt que dans la panière à linge ou dans le placard, vous vous demandez comment cela a commencé. Vous vous dites que le sens de l'ordre est lié aux états d'âme et que si c'est un tel bazar dehors c’est que cela doit être bien la pagaille dans sa tête aussi.
Et puis ne sachant pas vous vous dites que finalement ce doit être une question d'éducation, et que vous avez bien donc bien raté votre coup de ce côté-là aussi. Les enfants des autres ne sont-ils pas impeccablement soigneux et ordonnés ? Et si par hasard ils mettent un jour tout en bazar, ne rangent-ils pas sans sourciller, limite même sans que les parents n'aient à demander (exiger, ordonner) ? Oui c'est sûr, c'est de votre faute si vos enfants sont si désordonnés et si peu soigneux.

Les enfants rentrent et après vous avoir demandé ce que vous allez déjeuner, vous répondent que " c'est toujours dégoûtant" , vous êtes tellement habituée que vous dites oui, machinalement. Connaissant le refrain par cœur mais pas résolue à ne cuisiner que des pâtes et des omelettes, vous laissez filer. Mais vous faites sûrement une bien mauvaise cuisinière.

Il est 14h et vous devez partir. Vous n'avez pas eu le temps de vous doucher encore aujourd'hui car vous vouliez prendre votre douche seule, pour une fois. Alors à choisir, vous ne vous êtes pas douchée. Et puis se doucher ou écrire un peu parce que c'est une bouffée d'oxygène, votre choix est fait. Pour cette fois.

Vous avez un peu écrit, "travaillé", et quand on travaille à la maison on oscille je pense entre satisfaction d'être présente pour ses enfants, et frustration de devoir imposer des horaires, des moments "d'absence" où finalement, on n'est pas disponible comme on voudrait. Ou plutôt, comme "ils" voudraient. Il faut faire des choix, fixer des priorités et pour vous cela n'a rien d'évident. Cela ne peut pas être "le ménage" ou bien "l'écriture". Vous ne savez même pas fixer vos priorités.

il est 17h et après avoir nettoyé de fond en comble votre cuisine en vous réjouissant que votre BB s'amuse sans vous (et ne s'occupe même pas de vous), vous vous rendez compte que vous ne vous êtes pas douchée. Vous pourriez. Il faudrait. Vous n'avez d'ailleurs pas envie de rester comme ça. Vos cheveux sont gras et vous avez aussi très envie d'une douche fraiche et chaude à la fois pour vous vider la tête, et avoir quelques minutes de solitude et de silence. Vous ne voulez pas que votre mari vous voie comme ça en arrivant, alors le temps est compté. Mauvaise épouse, mauvaise amante.

oui mais voilà, le ménage n'est pas fini, il n'est jamais fini. Votre Bb aussi a besoin de vous, réclamant un gros câlin d'une façon qui ne supportera pas de refus. Votre Grande vous dira que BB passe avant tout et qu c'était mieux avant.
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Qu'elle vous aime moins que BB . Et qu'à la réflexion, c'est vous, parmi toute la tribu, qu'elle aime le moins. Que "papa il crie plus fort, mais est moins sévère". Vos enfants voudraient une autre mère, mais vous sollicitent tout le temps.

Voilà, vous avez compris, en fait, vous ne faites rien de bien. Vous réfléchissez tous les jours à l'organisation, à l'épanouissement de chacun et de tous, vous essayez de conjuguer et articuler les "créneaux" pour ne léser personne et pour que chacun y trouve son compte, et finalement, vous échouez. Cerise sur le gâteau, vous n'avez pas tiré la couverture à vous puisqu'au contraire, vous vous négligez (presque) totalement.
Vous êtes une mauvaise mère, ménagère, cuisinière, amie, épouse, fille, soeur, ...Mauvaise en tout, incapable de gérer.

Que faut-il faire pour que tout aille bien ? Pourquoi certains jours, on ressent qu'on passe à côté, qu'on n'a rien compris, qu'on ne fait pas ce qu'il faut et que cela ne satisfait personne et surtout pas vous ?

Ce ressenti est-il propre aux mères ? aux mères au foyer ? aux mères débordées et désorganisées ? Je m'interroge, je suis perplexe.
Pourquoi, même sans vouloir être parfaite, même en lâchant prise, on n'arrive pas à tout combiner ?
Pourquoi il y a certains jours, comme ça, où tout nous heurte, nous prouve que l'on a raison, et que l'on est incapable d'assurer ..... ?
Je crois que le pire dans tout ça, c'est de croire que l'on est seule à ressentir ça . D'entendre les autres dire ou faire croire que non non, elles ça va , elles gèrent bien. (Mère parfaite à la noix)
Dites-moi que vous aussi vous êtes imparfaites et ne le vivez pas toujours bien.

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10 commentaires:

  1. je pense que tu a besoin d'une heure a toi, envoie papa1truc avec grande fille et grand fils au cinema, je prend bébé koala ton menage et ta cuisine entre 4z'yeux et tu va prendre une douche!!!!

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    1. je le ferais volontier.... si je pouvais mais je paris que on est BIEN loin l'une de l'autre

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  2. Oh, merci pour cet article ! Merci d'oser dire les choses telles qu'elles sont vraiment.
    Non, tu n'es pas seule, moi aussi je suis comme ça, je me sens nulle, incapable de tenir ma maison propre, de donner assez de temps à mes enfants et de les rendre heureux, incapable d'être une femme épanouie et intéressante, je me sens tellement débordée, pourtant je m'organise, une bien mauvaise amie aussi...
    Mais bon, il y a aussi des sourires, des câlins, des moments complices entre frère et soeur qui me font mesurer la chance que j'ai d'être là avec eux, même si c'est sale, même s'ils se plaignent, même si je râle...
    Alors courage, je tr comprends !!

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  3. Répondre aux "pourquoi" en vivant la même chose, là est peut-être le comble. Pourquoi ? Parce que en isolant chaque famille dans un logement, on a perdu la dynamique du groupe qui permet à chacun de s'occuper de plusieurs enfant et ainsi à chacun de faire autre chose (y compris à l'enfant qui, isolé, se retrouve à solliciter sa maman plus que de raison). Alors comment ? Les lieux d'accueils parent-enfant permettent une petite respiration (mais le ménage ne se fait pas ;) ). Une idée serait de se regrouper à 5 copines, de laisser chaque matin les enfants à l'une d'elles et que pendant ce temps les 4 autres puissent vaquer, sans complexes, à leurs occupations. L'idéal serait de faire tomber les murs et que de nouveau un village élève un enfant et que les plus grands prennent en charge les plus petits... utopie ou nouveau paradigme à proposer ? Merci de ce partage.

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    1. C'est exactement ça. il y a un moment où je me sens bien, déchargée de tout ce poids c'est précisément lorsque je suis avec ma belle-famille (étrangers). Là-bas, même si ce n'est pas "tout un village qui élève un enfant", l'idée y est : s'il y a des enfants, tout le monde veille sur eux, c'est une façon de décharger la mère d'une surveillance constante, et d'aider aussi les enfants en bien des domaines. Les enfants ne sont pas constamment agrippés à leur mère, et au contraire, ils sont souvent bien cascadeurs et indépendants.
      Merci de cette réflexion que je partage

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  4. Oh non, tu n'es pas la seule à penser cela! Nous sommes beaucoup de ce cas, même si certaines ne le diront jamais.
    En ce moment, je râle tout le temps, en même temps cela fait 4 nuits que je ne dors pas, ma fille de 6 mois bien qu'elle dorme avec moi, me rappelle constamment dès que j'ose m'éloigner un tout petit peu pour me mettre à ma place dans le lit et essayer de dormir, car contre elle je n'y arrive pas. Cela commençait à être mieux, elle ne m'appelait que toutes les 3h presque, et puis ma grande de 2 ans et demi nous a ramené la gastro, que nous avons eu toutes les trois à tour de rôle. Hospitalisation de la grande pendant presque 2 jours, fièvre à plus de 39 pour la petite pendant toute une nuit et une journée, deux jours alitée pour moi, l'allaitement en a pris un coup, baisse de la lactation, même si elle a toujours continué à téter et c'est dur à relancer avec toute cette fatigue...
    Alors oui, l'appart' est sans dessus-dessous, je viens difficilement à bout des lessives, doublées voir triplées entre les vomissements et les diarrhées... Les repas n'en parlons pas quand il y a toujours un de nous trois qui n'a pas très faim, c'est dur de plaire à tout le monde!!^^
    Et maintenant que le virus est passé, que mes filles vont mieux et moi aussi, la fatigue est toujours là et les râleries aussi, même si on culpabilise d'être morose alors que l'une à besoin d'un câlin et l'autre de jouer ou faire de la peinture...
    Dur métier que celui de maman, et encore moins de reconnaissance!
    Bon courage, il y a des jours meilleurs, du moins faisons en sorte qu'ils le soient!

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  5. Coucou !
    Bah figure-toi que pour ma part, je ne pensais pas que tu puisses te sentir comme ça... tu sembles toujours tellement épanouie !! Et même si à toi je confie souvent mes soucis, en effet, à la face du monde, j'ai tendance à toujours sourire (même si je suis crevée, même si je n'en peux plus...), et à tenter de faire bonne figure... oui, là, je culpabilise, parce qu'aujourd'hui, je n'ai même pas vu mon loulou quasiment, et là, au lieu de faire les choses qui sont à faire, je te lis toi, et je t'écris... je n'ai pas pris de douche non plus (et pourtant, j'en n'ai qu'un)... et puis là, alors que la maison est en bordel, que demain je ne serais pas là de la journée et que j'ai tout à préparer, etc, etc... ben le papa aussi il est sur le pc, en train de jouer à son jeu favori... maintenant, il y joue tous les soirs, alors qu'avant il y jouait moins souvent... j'ai juste envie de l'étriper... et moi, je suis en train de me dire que je ne dormirai encore pas beaucoup cette nuit.... Bref, je suis de tout coeur avec toi, si pour une fois ce sont mes mots qui peuvent t'apporter un peu de réconfort, ça me fait plaisir ;)
    Gros bisous d'une maman qui te lit et t'écris souvent ;)

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  6. Et c'est la même quand on travaille, pas au travail à fond, pas possible de rester plus tard, courir le matin, courir le soir, arriver sur les rotules en fin de semaine... un appart jamais 100% rangé et propre (quand on range quelque part, çà dérange autre part), des repas fait à l'arrache (merci les surgelés), laisser le petit manger seul mais savoir qu'il va falloir nettoyer la zone sinistrée...
    Comme je partage aussi cette vision qu'on n'est pas fait pour gérer seule ou en couple cette gestion...
    On n'est pas fait pour se retrouver seule ou juste à deux pour gérer un tout petit. Il faut tout un village, toute une communauté, pour se relayer autours du jeune enfant. Une mamie qui se sent bien utile pour le bercer ou l'amuser avec des chansonnettes, des grands ravis de s'occuper des petits qui ne demande que çà, et une maman qui peut se reposer, faire d'autres choses et être pleinement dispo pour les moments où le petit a besoin d'elle... Quelle société que la notre...
    Et en plus quand on voit le bénéfice pour tous... les anciens qui retrouvent le sourire dès qu'un tout petit s'approche et qui se sentent utiles par des gestes simples à leur portée, les grands enfants qui spontanément vont vers les plus petits et s'assagissent pour leur montrer le bon exemple, les petits qui adorent imiter les grands et évitent toute crise en leur présence... Et les mamans qui ont juste à superviser tout çà de loin... Là on se retrouve seul(e)s à gérer des enfants, tout en devant bien souvent travailler, avec des conseils à la con de les laisser pleurer, question qui ne se poserait pas s'il y avait plusieurs personnes pour se relayer, pendant que les personnes âgées se retrouvent exclues de la société dans les maisons de retraite et que les enfants font tourner leur parent en bourrique faute de vivre en groupe d'âge différent...

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    1. Je suis tellement, tellement d'accord avec ce que vous dites ! Dans ma belle famille, ils ont un peu cette attitude "communautaire", et cela fait un bien fou. je ne me retrouve plus seul et indispensable centre de gestion, devant regarder à chq seconde mes enfants, mon bb, une cousine va soigner l'un, une tante va faire gouter l'autre, un oncle va emmener l'un faire un jeu, la mamie s'occupe de bb...qu'est-ce que c'est bon ! hélas beaucoup trop rare !

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