Grandir Autrement n°56 : materner des enfants d'âges rapprochés

Ooh qu'il est doux, ce dernier numéro de Grandir Autrement ( n° 56 - janvier/février 2016)

Materner des enfants d'âges rapprochés. 

 Si mon aîné n'était pas aussi petit que ceux dont il est question dans le dossier, il n'était pas "grand" non plus : 28 petits mois, il portait encore des couches, je ne l'allaitais plus mais il avait beaucoup besoin de moi, de nous, et l'arrivée de sa petite sœur a été pour lui un bouleversement (et pour nous aussi du coup).

Comment materner, allaiter, créer le lien d'attachement avec ce nouveau petit bébé tout en prenant soin de mon Grand, en lui consacrant du temps, en le rassurant, en comblant son besoin de câlin.

Comment jouer avec mon Grand tout en assurant chaleur, proximité, nourriture et "exclusivité" à ma petite fille .

Comme en témoignent des mamans dans le magazine, le portage nous a beaucoup aidés. A l'époque je n'avais qu'une écharpe, Mon écharpe Girasol bien longue. Mais je ne connaissais que ça et finalement cela nous allait bien. Je portais beaucoup ma petite puce tout en pouvant jouer, parler, me promener avec mon Grand. On jouait dans sa chambre, on partait en promenade, je l'amenais à la crèche le matin (il y allait en accueil occasionnel).  

 Porter mon bébé en écharpe me permettait de lui procurer apaisement, chaleur et d'assouvir son besoin de proximité et de contact tout en prenant soin de mon grand. 

Le dossier de Grandir Autrement parle longuement de l'intérêt du portage et de cette double utilité pratique/ affectif qu'il endosse.

Concernant l'allaitement, une idée préconçue laisse entendre que lorsque l'on allaite, c'est excluant (pour l'aîné,..et aussi pour le papa, mais ça c'est un autre sujet). C'est totalement faux. Bien sûr, au début il est arrivé que j'allaite sur le canapé et que mon Grand au même moment devienne tout agité, attire l'attention, fasse quelque chose pour que je sois obligée de m'interrompre et me lever. J'avoue que j'ai eu quelques moments délicats, voire stressants où je ne pouvais pas allaiter sereinement car mon Grand avait besoin de moi en même temps et faisait tout pour que j'arrête. 

Mais 90 % du temps, les tétées se sont bien passées, en prévenant Petit bonhomme de ce que j'allais faire, que sa petite sœur avait besoin, et alors on s'installait tous les 3 sur le canapé, on prenait un livre, on parlait, on chantait, il venait lui aussi sur mes genoux... Bref, je ne l'excluais pas, il sentait qu’il était le bienvenu même dans ces moments-là. Je lui racontais que lui aussi, avant sa sœur, avait vécu ces moment yeux dans les yeux avec maman et que c'était nécessaire pour bien grandir..Et tout s'est bien passé.. 

Concernant le cododo, il n'était pas officiellement en place chez nous, d'ailleurs je me souviens que la première fois que j'en ai entendu parler, c'était anecdotiquement sur un forum de discussion, sous le terme anglais de co-sleeping..  A l'époque malgré les soucis nocturne de notre aîné je ne me voyais pas déménager son lit dans notre chambre (et je m'en mords encore les doigts de n'avoir rien compris), encore conditionnée par les injonctions des professionnels et des magazines de parents (dont l'horrible méthode du 5/10/15 que j'avais crue vertueuse et efficace et à laquelle il faudrait que je consacre un billet à part entière !). Quant à notre petite puce, elle dormait avec nous mais de façon informelle, au début de la nuit et puis elle a très vite "fait ses nuits" dans son lit sans réclamer notre présence.

Une chose est sûre dans tout cela,  le rôle du papa est essentiel pour la bonne marche de la famille. A défaut de quoi la maman tombera probablement dans le burn-out , à devoir tout gérer. Car on ne le dira jamais assez, "aucun être humain ne peut physiologiquement répondre seul aux besoins de plusieurs tout-petits de manière adéquate et sereine".

L'autre chose certaine, c'est qu'avec des enfants rapprochés, le maternage est un soutien précieux, comme je vous l'illustrais avec mon expérience personnelle.

 Néanmoins, il ne s'agit pas de se voiler la face et dire que le maternage est une réponse à tout et aplanira tout problème et gommera toute fatigue. Avoir deux enfants (ou +) a fortiori d'âge proche, est un défi au quotidien pour la mère, pour le couple (avec le danger, notamment, de devenir un couple parental, à plus forte raison si l'on ne bénéficie d'aucun soutien extérieur, famille, grands-parents, tante etc) . Ce que j'en retiens d'ailleurs le plus, ce sont ces deux sentiments opposés : la plénitude d'avoir eu des enfants proches dès le départ, très proches, complices, qui encore maintenant me paraissent souvent être des jumeaux tant ils partagent tout. Et la fatigue, l’épuisement que j'ai ressenti les premiers mois, devant enchainer les soins, les taches, ayant l'impression de n'avoir aucun répit dans ma maternité, dans mes journées.

C'est d'ailleurs pour cela que certains couples décident d'espacer les naissances (choix que nous avons fait pour notre 3ème , nous voulions absolument que nos deux premiers soient "grands",à la fois pour des raisons de disponibilité, mais aussi des raisons de couple, et des raisons de résistance physique et émotionnelle), et que Grandir Autrement se demande s'il est "naturel" d'avoir des enfants rapprochés.  

Voici quelques titres d'articles de ce numéro que j'ai lu sous la couette, d'une traite, un soir que je pouvais lire (ooh, miracle). Encore un numéro riche, précieux, indispensable !

NAITRE PARENTS

• Naissance : Super Maman en dépression post partum
• Petits arrangements avec la nature : Est-il « naturel » pour une femme d'avoir des enfants rapprochés ?
• S'attacher pour grandir : Porter un enfant qui grandit

GRANDIR ET S’ÉVEILLER

• Éducation : L'obéissance
• Ils grandissent : Les enfants et le sexisme
• Éducation non-violente en pratique : Le message porté par le « tu » accusateur

GRANDIR ENSEMBLE

• Grandir sur Terre : Assieds-toi correctement !
• Zoom produit nature : L'argile en famille
• Faire grandir une initiative : Grand'Dire Ensemble : une association qui œuvre contre la violence éducative ordinaire

GRANDIR EN SAVOURANT

• Allaitement : Allaiter un bambin
• Zoom aliment : La patate douce

DOSSIER : Materner des enfants d'âges rapprochés

Comment être ou demeurer le parent maternant que l'on souhaite pour ses enfants lorsque ceux-ci se suivent de près ? Si allaitement, portage et sommeil partagé permettent de répondre plus facilement aux besoins d'un bébé et d'un bambin en même temps, on peut malgré tout se sentir dépassé par l'ampleur de la tâche et épuisé par la totale disponibilité requise. Il est donc essentiel de trouver du soutien à l'extérieur et de bien s'entourer.
La pression de la société et le regard des autres jouent souvent en faveur d'un rapprochement des naissances. Pourtant, si l'on considère l'espacement naturel des naissances dans les sociétés traditionnelles, facilité par un allaitement long et une importante proximité physique mère-enfant, il semblerait que la fréquence la plus adaptée à la norme physiologique de notre espèce se situerait davantage autour de quatre ou cinq ans.
Quoiqu'il en soit, et quel que soit finalement le choix de chaque couple parental, le plus important est que celui-ci soit éclairé, effectué en toute connaissance de cause, en étant bien informé et conscient de l'impact que peuvent avoir des naissances rapprochées (sur la santé, la vie de couple, le bien-être des enfants, l'équilibre de la famille en général) et de la nécessité de mettre tout en œuvre pour favoriser un environnement propice à un maternage intensif et prioritaire, aussi longtemps que nécessaire.

Vous trouverez ce numéro et les autres en vente sur le site de Grandir Autrement  ainsi qu'un extrait en ligne 

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